Nos systèmes de communication sont aujourd'hui inséparables de nos quotidiens mouvementés. Du portable a l'internet, nous sommes constamment disponibles et en contact permanent avec nos proches.
Le désastre au sens large, qu'il soit d'un tremblement de terre ou de l'effondrement de l'économie, d'une situation comme celle qui se déroule en Egypt en ce moment ou d'un événement tel que celui de Carrington en 1859 ou une éruption solaire massive a interrompue toutes les communications télégraphiques de l'époque, est synonyme d'une défaillance de nos systèmes de supports.
Il y a quelques années, alors que j'étais sur un chantier dans les collines surplombants Los Angeles, un tremblement de terre secoua toute la ville.
Quand bien même nous étions habitués a l'activité sismique de la région, quand bien même j'ai vécu des dizaines de secousses plus ou moins importantes, celle-ci était d'une violence conséquente.
Mon premier réflexe après les 10/15 secondes de tremblements, et après m'être assurer que tout allait bien dans mon champs d'action immédiat, a été d'attraper mon portable, et de téléphoner a ma femme qui se trouvait a l'autre bout de la ville pour son travail.
La seule réponse a mon appel aura été "Tous nos circuits sont actuellement occupés…"
Impossible de communiquer. Impossible de savoir si ma femme était saine et sauve. Portables, internet, lignes téléphoniques…c'est le réseau entier de nos systèmes de communications qui était sévèrement diminué.
Invariablement, et quel que soit l'événement, nos systèmes de communications sont souvent les premières victimes d'une tension qui s'abat sur nos dépendances.
La mise en place de systèmes de communication indépendants de nos infrastructures est alors primordial.
Avant de nous plonger dans les possibilités de pouvoir rester en contact avec nos proches dans un monde ou les réseaux de communications traditionnels sont au mieux peu fiables, et au pire complètement inexistants, je pense qu'il est nécessaire de se pencher sur la planification.
Immédiatement après un événement comme notre tremblement de terre par exemple, et dans l'impossibilité de communiquer, il nous faut nous rendre a l'évidence qu'il y a de fortes chances pour que nous soyons a des kilomètres de nos familles et de nos préparations.
Les méthodes de communications portables et indépendantes de nos réseaux traditionnels qui se présentent a nous sont d'une portée limitée, surtout dans un environnement urbain, ou l'horizon est parsemé d'immeubles et d'obstructions qui empêchent une transmission optimale.
Cette condition, nous force a évoluer dans un périmètre assez réduit. Les promesses de certains fabricants de matériel de communication portable pour le grand public sont pratiquement parlant complètement faussées…nous donnant l'impression de pouvoir communiquer a des distances de plus de 30 kilomètres.
Ce chiffre, exprime une utilisation optimal sur un terrain plat, vide d'obstruction, et dans des conditions météorologiques parfaites.
La réalité de performance et de fiabilité est ici a des kilomètres de ce que les fabricants nous annonces, et la plupart du matériel portable est de distances ne pouvant pas dépasser les 5 kilomètres sans un équipement qui accroit la puissance de transmission.
Une logistique éprouvante quand a l'événement est de l'éparpillement des familles. Que faisons-nous si un problème éclate et que maman est au travail a un bout de la ville, que papa est chez le dentiste a l'autre, et que les enfants sont dans deux écoles différentes ?
Que faisons-nous si en plus de l'événement les réseaux de communications sont hors services ?
Planifier le regroupement clanique, encore une fois surtout en milieu urbain, est il me semble impératif.
Toute la famille devrait s'assoir autour d'une table et discuter. En cas de problème et de non communication, 3 points de ralliement devraient être explicitement annoncés.
A- Maison. Le point de ralliement optimal.
B- Un endroit se trouvant a environ 5/10 minutes a pied de la maison. Ce point de ralliement est pertinent, car notre immeuble ou notre pâté de maison pourrait ne pas être accessible ou trop dangereux, comme il a été le cas durant l'événement du 11 septembre par exemple.
C- Un point de ralliement éloigné de notre environnement habituel (quartier), offrant un avantage tactique tel qu'un parc par exemple.
Ces points de ralliement devraient être explorés et notés sur une carte. Pour les familles avec des enfants, point A et point B sont tout ce qu'ils devraient avoir a retenir.
(Un article complet sur cette planification est dans la machine…)
Revenons a notre histoire de communication…
Pouvoir communiquer de loin est indéniablement un avantage et une possibilité qui résume notre époque. Il est difficile aujourd'hui d'imaginer un monde sans nos réseaux de communication modernes.
Hier le télégraphe, aujourd'hui le portable et l'internet, la communication longue distance a eu et a un impact étourdissant sur notre évolution.
Toute organisation a de tout temps utilisé certaines méthodes de communication. Des drapeaux de couleurs organisateurs du combat médiéval au code morse visuel des grands navires de la deuxième guerre mondiale en passant par les signaux de fumées des peaux rouges, la communication, et plus précisément la communication au sein d'une situation critique, a toujours été et restera une organisation déterminante.
Le monde de la communication indépendante de nos réseaux traditionnels se divise basiquement en deux : le service et le loisir.
Simplement, nous avons des appareils de réception et de transmission qui demandent la possession d'une licence (service - radioamateur par exemple), et des appareils qui ne sont pas de la possession d'une licence (loisir - la CB par exemple).
Bien sur, certaines restrictions sont de ces deux univers, et elles dépendent de votre pays.
Les possibilités sont ici assez vastes, et le matériel de réception et de transmission peut être extrêmement complexe.
Dans un effort de pouvoir être opérationnel immédiatement, et donc sans devoir posséder une licence ou dépenser une fortune, le premier choix est ici du simple talkie-walkie PMR446 (Private Mobile Radio ou Radio mobile Professionnelle).
Le "talkabout" T5100 est simple d'utilisation et robuste.
Cet appareil portable de radiocommunication destiné au public et aux professionnels est pertinent pour le survivaliste, car il ne demande aucune licence, son utilisation est extrêmement simple, son prix relativement raisonnable, et surtout, sa taille et son poids nous permet de l'intégrer a nos systèmes d'évacuations.
La portée quand a elle est d'une fluctuation peu fiable, surtout pour les LPD (Low Power Device) que je déconseille, le minimum étant ici un PMR RPS.
En pleine ville, nous aurons de la chance de pouvoir obtenir 1000 m. En terrain dégagé comme en campagne par exemple, la portée peut atteindre les 5 km, mais se limite généralement a 3.
Ce système, même avec une portée limitée, est cependant et a mon humble avis le plus adapté a nos préparations survivalistiques.
Le talkie-walkie nous offre une plateforme utilisable par toute la famille, et son alimentation (généralement piles AA ou AAA) est d'un format répandu et donc facile a obtenir en cas de troubles.
C'est un petit système indépendant et pertinent, qui devrait trouver sa place dans nos foyers et nos sacs d'évacuation.
Le deuxième choix est de la CB ou "Citizen Band" (notons que la France utilise le mot "public" quand a ses systèmes de communications, et que les US, pays originaire de la CB utilise le terme "citoyen"…petite différence culturelle anodine qui m'a interpellée lors de mes recherches pour cet article).
Les CB ont une portée qui va a quelques dizaine de kilometres, et peuvent être alimentées par piles pour les portables (généralement 8 piles AA) ou nos batteries de voitures.
Plus lourdes et d'une taille plus imposante que nos PMR, elles offrent pourtant un avantage certain quand aux distances de transmission et de réception.
Le problème est cependant de devoir équiper toute la famille avec ce système un peu plus complexe et couteux, lourd et imposant.
Une solution serait d'équiper la famille avec des PMR 446, et d'avoir une seule CB a la maison pour une communication "DX", soit la recherche de contacts lointains (D = Distance et X = Inconnue).
CB.
Un autre paramètre a prendre en compte est l'attribution des fréquences.
Il est évident que les talkie-walkie par exemple, offrent une communication soumise a une très forte chance d'être entendue par une tierce personne puisque le nombre d'utilisateurs est ici important comparé au nombres de fréquences disponibles.
Attribution des fréquences en France:
Fréquence | Utilisation |
30,525 à 32,125 MHz | Réseaux privés |
30,750 à 32,075 MHz | Appareils faible portée non spécifiques |
31,300 MHz | Radiomessagerie sur site |
32,125 à 32,500 MHz | Usage militaire |
32,500 à 33,700 MHz | Réseaux privés |
32,800 MHz | Microphones sans fils |
33,000 à 34,850 MHz | Usage militaire |
34,850 à 36,200 MHz | Réseaux privés |
36,200 à 36,400 MHz | Microphones sans fils |
36,400 à 37,500 MHz | Usage militaire |
37,500 à 38,250 MHz | |
39,000 à 40,600 MHz | Réseaux privés |
40,660 à 40,700 MHz | Appareils faible portée non spécifiques |
40,995 à 41,105 MHz | Aéromodélisme |
41,100 à 41,200 MHz | Modélisme |
41,205 à 41,245 MHz | Téléalarme pour personnes âgées jusqu'au 31/12/2005 |
41,310 à 41,475 MHz | Téléphones sans fils |
47,000 à 47,120 MHz | Réseaux privés |
47,400 à 47,600 MHz | Réseaux privés en région parisienne seulement |
47,600 à 47,700 MHz | Réseaux privés |
50,200 MHz | Liaison vidéo sol-train, en région parisienne |
50,200 à 51,200 MHz | |
55,750 à 63,750 MHz | Télévision bande I |
56,330 MHz | Liaison vidéo sol-train, en région parisienne |
62,860 MHz | Liaison vidéo sol-train, en région parisienne |
68,000 à 68,460 MHz | Usage militaire |
68,462 à 69,250 MHz | Réseaux privés |
69,250 à 70,000 MHz | Usage militaire |
70,250 à 70,525 MHz | Réseaux privés |
70,525 à 70,975 MHz | Usage militaire |
70,975 à 71,950 MHz | Réseaux privés |
71,300 à 71,800 MHz | Appareils faible portée non spécifiques |
72,200 à 72,500 MHz | Modélisme |
72,500 à 73,300 MHz | Réseaux privés |
73,300 à 74,800 MHz | Gendarmerie nationale |
74,800 à 75,200 MHz | Radiolocalisation aéronautique (Marker) |
75,200 à 77,475 MHz | Réseaux privés, taxis |
77,475 à 80,000 MHz | |
80,000 à 82,475 MHz | Réseaux privés |
82,475 à 83,000 MHz | Usage militaire |
83,000 à 85,500 MHz | Police |
85,500 à 87,300 MHz | |
87,300 à 87,500 MHz | Radiomessagerie unilatérale : alphapage, biplus ou Eurosignal |
87,500 à 108,000 MHz | |
108,000 à 117,950 MHz | Radio Navigation Aéronautique (VOR et ILS) |
117,975 à 136,975 MHz | |
137,000 à 138,000 MHz | Liaisons satellitaires descendantes (Satellites Météo) |
138,000 à 143,975 MHz | Usage militaire |
143,9875 MHz | |
144,000 à 146,000 MHz | |
146,000 à 156,000 MHz | Trafic aéronautique (liaisons satellitaires montantes de 148 MHz à 150 MHz) |
151,005 à 152,990 MHz | Réseaux privés |
152,000 à 152,020 MHz | Radiomessagerie sur site |
152,570 à 152,655 MHz | Appareils faible portée non spécifiques |
152,990 à 155,995 MHz | Réseaux privés |
154,980 à 155,180 MHz | Liaisons fixes d'abonnés isolés |
155,995 à 162,995 MHz | Réseaux privés en dehors des côtes |
156,025 à 157,425 MHz | Trafic maritime et fluvial, bande « VHF marine » veille sur le Canal 16 |
160,625 à 160,950 MHz | Trafic maritime et fluvial, bande « VHF marine » |
161,550 à 162,025 MHz | Trafic maritime et fluvial, bande « VHF marine » |
162,500 à 162,525 MHz | Trafic maritime et fluvial, bande « VHF marine » |
164,800 à 168,900 MHz | Réseaux privés |
169,410 à 173,815 MHz | Radiomessagerie norme ERMES |
169,795 à 173,495 MHz | Réseaux privés |
173,500 à 174,000 MHz | |
174,000 à 223,000 MHz | Télévision bande III |
174,000 à 234,000 MHz | |
175,500 à 178,500 MHz | Microphones sans fil |
183,500 à 186,500 MHz | Microphones sans fil |
223,500 à 225,000 MHz | Appareils faible portée non spécifiques jusqu'au 31 décembre 2005 |
225,000 à 400,000 MHz | |
Dans cette optique, et pour les malins, nous pouvons par exemple réduire la densité d'utilisateurs par l'utilisation d'une bande VHF-marine en milieu terrestre par l'achat d'un PMR marine.
VHF marine.
Dans un esprit d'adaptation et d'improvisation, il me semble pertinent d'émettre ici certaines idées quand a l'obtention de méthodes de communications au cas ou nos préparations et nos systèmes de supports étaient complètement hors service.
Une méthode expéditive de trouver du matériel pouvant assurer une communication plus ou moins efficace au sein du groupe est tout ce qui concerne le monde de l'interphone pour bébés. Ces systèmes sont extrêmement limités, mais dans un rôle expéditifs, ils peuvent assurer un lien entre une sentinelle et les occupants de la résidence principale par exemple.
Quand bien même le système MURS (Multi Use Radio Service) n'est, a ma connaissance, pas légal en France, ce système offre des possibilités intéressantes pour le survivaliste.
Tout comme les PMR 446, le système MURS se compose de transmetteurs/récepteurs mais aussi d'une "base" installée au sein du foyer.
En plus des possibilités de communication sur une bande de fréquence beaucoup moins peuplée que les systèmes PMR ou CB, ce système s'accompagne de transmetteurs d'alerte infrarouge qui peuvent être placés autour de notre périmètre de sécurité.
Pour le rural, ce système est pertinent.
Un humain ou une voiture passant devant ce système déclenchent une alerte vocale ("Alerte zone 1" - "Alerte zone 2" …) transmise sur notre base mais aussi sur tous les transmetteurs/récepteurs…nous alertants d'une intrusion sur une zone prédéterminée.